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Unknown Track - Jérôme C.
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La rose est sans pourquoi

Version numérique ICI

4ème de couverture:

 

Lorsque Mathieu Difrade, alias le Flicorse, a reçu le journal intime de celui qui se présente comme un méchant, il a enfilé des gants pour ne pas brouiller toutes les empreintes, l’a lu d’une seule traite, l’a photocopié puis, incrédule, l’a relu avant de confier l’enveloppe et le texte dactylographié au laboratoire de police scientifique. Une première victime est découverte sur la promenade Polangis qui longe la Marne. Et, ce qui aurait pu rester une fiction devient une réalité criminelle.

 

L’auteur est passé de la réalité policière au polar. Cet ouvrage est le cinquième d’une série dans laquelle on retrouve le commissaire de police Mathieu Difrade. Chaque roman est une saison différente et la seule récurrence est celle du Flicorse.

Avis d'un lecteur sur son blog:

 

[...] Il n'est que dix-sept heures et le soleil, intermittent du spectacle céleste, a dû déjà basculer à l'ouest [...]

 

Jean-Paul Ceccaldi a le sens de la formule. Dans un style toujours sobre, il a le chic pour mettre le bon mot au bon endroit, même et surtout lorsqu'on ne l'attend pas. En pleine scène d'arrestation (domaine qu'il connaît sur le bout des doigts), par exemple : "Antoine vient de lui faire lâcher son fusil et lui intime l'ordre de s'allonger sur l'herbe. Comme il n'obéit pas illico presto, mon compatriote s'exclame "Mi rumpi i santissimi" en ajustant son coup de genou dans les roubignolles du grand échalas [...]". La note de bas de page traduit : "Mi rumpi i santissimi : Tu me casses les saints sacrements." De la classe jusque dans les jurons. La rose est sans pourquoi démarre par la première partie d'un journal intime, destinée à un commissaire de police (corse, ça a son importance) du célèbre 36. Ce n'est pas en soi d'une grande originalité, mais la personnalité du rédacteur intrigue d'emblée. L'homme se dit "méchant". Méchant au point de tuer et de vouloir recommencer, mais aussi méchant fondamentalement, sans véritable raison, ou plutôt pour des raisons qu'il ignore. C'est le "pourquoi" de "la rose est sans pourquoi". Il est méchant sans "pourquoi". Vraiment ? Ça, on le saura à la fin. Toujours est-il qu'en temps normal, les méchants ne se demandent pas pourquoi ils sont méchants, tout comme les gentils ne se demandent pas pourquoi ils sont gentils... Jusqu'au bout, et sans doute pour cette raison étrange, ce tueur "méchant" (et bourré d'autres défauts) ne m'a jamais semblé vraiment méchant. Et pourtant...

 

Le roman se poursuit par l'enquête menée par le commissaire destinataire de cette drôle de missive. Les crimes sont annoncés, ils vont se réaliser, et l'on se doute vite que le commissaire lui-même est sur la liste des victimes. Un scénario de thriller qui pourrait vite sombrer dans le "déjà lu cent fois", sauf que Jean-Paul Ceccaldi ne signe pas là un thriller mais un roman d'enquête, sauf que Jean-Paul Ceccaldi a derrière lui une carrière de flic, sauf que Jean-Paul Ceccaldi n'a aucun besoin de faire dans la surenchère morbide. Même dans une pure fiction, il colle à la réalité, cela sonne juste et c'est cela qui me plaît.

 

Décidément, après Porte ouverte de Jean-Pierre Lovichi, lu récemment, la "moisson" 2014 du festival du polar corse est de qualité. Je vais lire dans la foulée 2 romans de Florence Bremier, dans un genre encore différent (la mythologie et l'humour), et on annonce pour la rentrée le deuxième roman d'Anouk Langaney (j'en salive à l'avance, mais vu qu'il y sera question de cannibalisme, c'est peut-être mal à-propos...).

 

A noter que le commissaire Difrade est un personnage récurrent. Dit le "Flicorse", on peut le retrouver dans d'autres aventures du même auteur.

 

Hervé Sard

Avis de Pierre Lovichi (sur Facebook)

 

Une enquête littéraire…

L’auteur n’ignore rien des mystères de l’enquête mais a surtout pleinement conscience que l’enquête reste un mystère à part entière. Et c’est bien sûr cette zone d’ombre qui le passionne, celle que l’enquête ne lèvera jamais et sur laquelle le roman peut finalement proposer une simple hypothèse.

 Mais que dire et penser quand la fiction est proposée dès le départ comme en l’espèce avec plus de cinquante-six pages écrites de la main d’un futur tueur ou d’un simple mythomane ? A moins qu’il ne s’agisse d’un romancier…

En effet, quel statut donner au texte ? Que dit le texte de son auteur ? De sa vérité ? Où commence la fiction et où s’arrête la réalité ? Quelles sont les relations de l’une à l’autre ?

 Voilà les questions qui traversent le roman et captivent le lecteur bien davantage encore que le suspens de l’enquête et de son éventuel résultat.

… Et métaphysique !

Oui l’essentiel n’est pas dans l’arrestation d’un criminel mais bien dans l’éternelle et étourdissante question du mal qui habite l’homme. Le criminel n’est-il pas un homme comme les autres et ses actes ne nous disent-ils pas aussi quelque chose de ce nous sommes ?

L’enquête cherche des mobiles, des explications, des causes. Mais elle laisse cette question finalement ouverte même une fois le dossier refermé par un jugement et la porte d’une prison qui claque dans le dos d’un détenu.

L’auteur montre comment toute la machinerie judiciaire tente d’opérer une rationalisation. Utile bien évidemment au maintien de l’ordre public et à sauver sa peau quand elle est effectivement menacée. Mais qu’en est-il de l’âme ?

L'heure des vêpres à Sorbello

4ème de couverture

 

Les journaux ont titré sur « La tuerie de Sorbello ». Dans son bureau parisien, le commissaire Mathieu Difrade est tombé sur cette actualité tragique. Trois meurtres !  Son cousin nationaliste Toussaint Santi est à coup sûr concerné puisque qu’il est le seul habitant de ce village corse envahi par les ronces qui poussent sur les traces d’un passé humain… Lorsqu’elle est blessure de la vie, la trace peut être amère. Avec ses fissures, ses brisures et ses failles, Toussaint vivait seul à Sorbello, village en ruines de la Castagniccia. Un voyou, originaire du même village, est venu s’y installer.  C’est l’une des victimes.  Toussaint est cité comme témoin. Il a donné sa version du drame auquel il est mêlé. En cinq ans, la police a enregistré une centaine d’assassinats. Les morts de Sorbello peuvent être la suite d’une série de règlements de comptes ou bien le début d’une nouvelle série. De son cousin, Mathieu Difrade ne connait que le personnage et l’image qu’il s’en fait. Comment bien connaître l’égo de l’autre lorsqu’une vie entière ne permet pas de se connaître soi-même ? Quelle vérité trouvera-t-il alors qu’une enquête policière a sa part de fiction comme la vie elle-même?  En matière criminelle, la recherche des traces est une démarche scientifique. Relevées par le service de l’Identité judiciaire, les traces peuvent devenir des preuves. Au bout de l’enquête, ce roman fait une intrusion dans le monde carcéral où seules les traces font rêver (pour reprendre les paroles de René Char) mais  au bout de la trace il y a l’homme avec ses rêves bien sûr mais aussi son passé. L’humanité a ses empreintes, ses traces impures aux sombres teintes, traînées noirâtres sur la route ou le trottoir, chemin de vie, de mort et de désespoir.

Mathieu Difrade est commissaire de police, adjoint à la Brigade criminelle parisienne, 36 quai des Orfèvres. Il est surnommé le « Flicorse ». Ce raccourci amical rappelle ses deux passions : son métier et la Corse. Après la trilogie, ce roman est le quatrième de la série.

Avis d'un lecteur:

 

Comment bien connaître l'égo de l'autre lorsqu'une vie entière ne permet pas de se connaître soi-même ? Avec intelligence et talent, trois meurtres, un village envahi par les ronces et un  cousin voyou, le romancier Jean-Paul Ceccaldi réussit une fois de plus a faire sourdre l'universel du singulier. L'heure des Vêpres à Sorbello est le quatrième roman de la série dédiée au Flicorse, Mathieu Difrade.
Il est publié par les éditions Ancre Latine, maison indépendante créée en 2009 par un collectif d’auteurs partageant un même sentiment d’appartenance à une identité méditerranéenne. Ne loupez pas l'heure de ces Vêpres corses.

(Site: Corsicapolar.eu)

Extrait:

 

La déflagration m’a tiré de mon sommeil avec la pensée furtive que j’aurais mieux fait de prendre mon arme administra-tive laissée à Paris. Pensée vite contredite par des injonctions: «Gendarmerie nationale ! Personne ne bouge! ». En quelques secondes, déferle sur moi une escouade, tous de noir vêtus, sortant de derrière un bouclier. J’ai juste de temps de lire en blanc sur fond noir les quatre lettres « GIGN» et j’entends : « A terre ! A terre ! ». Sans avoir le temps d’obtempérer, je suis empoigné avec force, jeté sur le sol, plaqué sur le ventre pendant que mes mains sont tirées derrière mon dos pour me passer les menottes. Conscient d’une situation que je connais, je me laisse faire sans opposer la moindre résistance. Un robuste gaillard, qui avait maintenu son genou sur ma nuque, relâche sa pression et me soulève pour me mettre debout, pendant que j’entends un second dire dans un petit micro fixé sur son col : « Objectif menotté, lieu sécurisé ! »

Comment cela se passe-t-il avec Toussaint ? Je suis inquiet. Pourvu qu’il n’ait pas opposé une résistance de principe dans ce qu’il doit considérer comme une violation de domicile et pire, un acte de guerre. De toute façon, je sais, par expérience pro-fessionnelle, qu’on nous tiendra séparés et que je ne le verrai pas immédiatement mais peut-être plus tard, uniquement si une confrontation est organisée entre nous deux. Visiblement, les robocops qui viennent de m’interpeller ne me connaissent pas. J’en suis là de mes réflexions, lorsque, après tout ce remue-ménage, un gendarme apparaît sur le pas de porte et s’exclame : « Mais c’est le commissaire Mathieu Difrade ! Bonjour commissaire ! Vous pouvez lui enlever les menottes. Je le connais. Il ne tentera rien… »

La trilogie initiale

- L'Ajaccienne

- Tamo! Samo!

- Complices obscurs

La trilogie rassemble trois premiers romans de la série du Flicorse. Trois histoires humaines qui ont chacune leur originalité et dans lesquelles vous suivrez des enquêtes policières pas à pas. D’une Ajaccienne prostituée mêlée à une affaire de banditisme et de cols blancs, vous passerez à un thriller avec son tueur en série et enfin  au roman noir d’un mercenaire corse.

Tamo! Samo! Le résumé de Joël Jégouzo ( site NoirCommePolar ) :

 

Le commandant Difrade vient d’être promu Commissaire. De la brigade financière, il passe à la criminelle, avec aussitôt sur les bras, le dossier d’un tueur en série nourri de philosophie et d’ésotérisme : toutes les victimes on en effet en commun d’arborer une carte de tarots, plantée sur la poitrine des uns, enfoncée dans la bouche des autres. L’enquête conduit rapidement le flicorse dans un café philosophique –l’anneau de Gygès — où sévit une bande d’impudents. Hélas, notre flicorse en franchit à peine le seuil que le mentor de la bande se fait assassiner. C’est sur le web que se poursuit dès lors la traque, sous la forme d’une partie de tarot entre le commissaire et Monsieur X- , l’assassin. Dès leur premier échange, ce dernier abat la carte qu’il va jouer, comprenez : sa future victime. Peu d’éléments pour le coincer, et beaucoup déjà cependant, qui conduisent nos policiers dans le monde interlope du gay Paris, où le tueur tente d’abattre le coéquipier du commissaire. Une erreur, car désormais les indices et les témoignages permettent de l’identifier, sinon de mettre la main sur lui. De fait, le flicorse ne tardera pas à l’alpaguer, dans un cimetière, scapulaire en main. Le terrain de l’enquête, et c’est toujours la singularité de cette inspiration romanesque, est ici la procédure. D’interrogatoires en logique : l’inculpation des tueurs. C’est elle qui relance la narration, au gré de la stratégie d’enquête policière mise au point en fonction des résultats obtenus. Au passage, elle nous révèle combien elle est exigeante, fragile, combien l’élément humain la détermine : l’intelligence, la sensibilité, la culture (et pas seulement criminelle) de l’enquêteur.

Présentation de l'Ajacienne par Joël Jegouzo:

 

Mathieu Difrade est corse, et commandant de police. Un flic humaniste, loyaliste, chevronné, qui roule au volant de sa BMW vers Paris. Angèle, sa femme, se voit passer une commande : rewriter un bouquin sur la police municipale. Le tout pour le compte d’une maison d’édition fantoche, dirigée par une camée : Wanda. Flic à la financière, par goût et sens du service public, Mathieu, dit " le flicorse ", enquête aussitôt. Les éditions Wharf trempent dans de sales trafics. L’écheveau remonté, laisse apparaître une délinquance en col blanc peu ragoûtante. Barbouzes, aventuriers sans scrupules d’une République qui éprouve une réelle difficulté à gérer le combat contre le Mal, quand celui-ci campe en fait dans ses salons, il faut toute la ténacité et l’intégrité de notre corse pour venir à bout d’une criminalité dont il sait que demain, elle saura renaître de ses cendres. Ce qui frappe surtout, dans ce premier roman, c’est le poids que la routine prend dans l’enquête policière. Une routine efficace, plombant de son atmosphère lourde la recherche de la vérité, mais construisant jour après jour le piège dont nul n’échappera.

 

Complices obscurs, 3ème polar édité chez Lulu.com (2008), dernier volet des enquêtes du Flicorse. Pour sortir du carcan de la procédure judiciaire, l’auteur a imaginé que ce dernier est amené à faire une enquête officieuse donc sans les prérogatives de sa fonction. Malgré sa répugnance pour ceux que l’on appelle les " chiens de guerre ", il va refaire l’enquête sur un crime dont est accusé un petit cousin, barbouze repenti après le génocide du Rwanda. Une histoire entre Marseille et la Corse, entre le métier de flic et la corsité, entre drame et humour…

Avis d'Okuba Kentaro, auteur et critique:

Jean-Paul Ceccaldi a changé de maison d’édition. Mieux, il a créé sa propre maison, les éditions Ancre Latine, histoire d’avoir les coudées franches. Le résultat, un volume à la couverture en camaïeu de bleu marine, intrigant et élégant. A l’intérieur, on retrouve tout de suite la patte de Ceccaldi, ce mélange unique de violence, d’introspection et de culture. Même si l’action se déroule en grande partie à Marseille, le lien avec l’île est permanent. Mathieu Difrade, le célèbre flicorse, se retrouve en effet contraint, par les liens de l’amitié, de rendre service à un autre insulaire qu’il ne respecte pas forcément. Jacques Santi, mercenaire en fin de parcours, soupçonné de meurtre sur l’un de ses anciens camarades, n’a défendu aucune des valeurs d’amour et d’entraide qui fondent la personnalité profonde de Difrade. En Afrique, Santi a commis le mal absolu, massacrant des innocents, tuant des civils, se perdant dans les délires d’après-bataille. Il porte cette part d’ombre, son cœur de ténèbres pour reprendre l’expression de Conrad, comme une croix immense, une sorte de catenaciù interminable. Il n’y a peut-être rien à sauver en lui, sinon ce désir de rachat. Avec en fil rouge, les poèmes douloureux et criés de Louis Brauquier, grand poète marseillais, Difrade descend aux enfers, lentement, à peine certain de trouver la lumière, alors que le soleil, rouge et gigantesque, arde la cité phocéenne, tel un démon torturant une âme maudite. Vous avez dit, culpabilité ?

Tamo ! Samo ! Les arcanes du tueur, 2ème polar paru aux Editions du Journal de la Corse en 2007 et réédité chez Lulu.com en 2008. Il s’agit d’un thriller. Le Flicorse va se servir de sa connaissance des légendes corses pour profiler un serial killer qui tue les clients d’un café philosophique et signe ses crimes avec un arcane du tarot. Une dangereuse partie de cartes engagée par le Flicorse contre X…

 

L'Ajaccienne, 1er roman paru en 2004 sous le titre " Le Flicorse " aux éditions Le Publieur et réédité en 2008 chez Lulu.com. C’est le premier de ce qui est devenu une trilogie, bien que chaque histoire reste indépendante. Le Flicorse est encore commandant de police. Il deviendra commissaire dans Tamo !Samo !… Il travaille à la brigade financière de Paris. Cette fable policière naît avec une plume. De la plume au poulet, il n'y avait qu'un pas. Celui-ci mène à une basse cour. Une poule de luxe y complote avec de drôles d'oiseaux à cols blancs. Le Flicorse s’interroge sur le poids de la plume de poulet sur la balance de la justice.

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